Ce sera finalement sous le soleil mayennais, qui éclipsera rapidement les brouillards matinaux, que s’est tenu le mano a mano attendu entre Corinne Herretau (AS St-Sylvain-d’Anjou) et l’armada d’Endurance 72. Des Sarthoises emmenées par Charlène Etoile, Flore Martinuzzi, ou Malika Coutant… Entre autres…

Mais il ne faudra que quelques hectomètres pour voir Corinne Herbreteau et Elodie Navarro (Endurance 72) prendre la course à leur compte. « Je ne sais pas si nous sommes parties aussi vite que ça, analysera l’Angevine à l’arrivée. Tout s’est fait au train. »

N’empêche, derrière les deux leaders, l’écart se creuse à chaque foulée ou presque : « J’ai essayé de tenir le rythme de Corinne, avouera Elodie Navarro. Mais aujourd’hui, il me manquait la tête et les jambes. » Car un peu après la mi-course, la Sarthoise décrochera et ne verra plus que le dos de sa concurrente jusqu’à la ligne d’arrivée.

Une vraie satisfaction pour l’Angevine, qui termine en même temps sa saison de cross pour se consacrer au marathon : « Après les Départementaux, j’ai été rassurée sur l’état de mon genou mais aujourd’hui, sur un parcours très collant, usant, la puissance des jambes et le mental ont fait la différence. » Pour Elodie Navarro, si la déception était palpable (« j’aurais aimé gagner ce titre »), l’avenir se dessine vers les France, à domicile, avec l’envie de renouveler son bail par équipes.

Les Angevines intenables

Un titre par équipes que les filles de l’E2A pourraient bien aller décrocher elles aussi, mais sur la courte distance. Dominatrices sans partage hier (5 athlètes aux 7 premières places) la troupe emmenée par Elodie Mathien a les moyens de ses ambitions : « Nous serons en concurrence avec le Sco Sainte-Marguerite je pense mais aujourd’hui, sur un terrain gras, nous avons montré un beau collectif. »

Sans se faire mal, à sa main, la néo-Lyonnaise décrochera Alice Lermusiaux, à l’allure, « sans me taper dedans » et trace sa route vers les France. À l’image de Perle Maunoury et de toute l’équipe juniors de l’Entente des Mauges sans doute. Car jamais, sur les 4 360 mètres du parcours, la jeune femme n’a été inquiétée, creusant dès le départ un écart que ses poursuivantes ne pourront jamais combler pour aller décrocher un 2e titre consécutif : « Pourtant, le tracé et la boue ne me correspondent pas trop, souffle la jeune femme. En plus, je ne me sentais pas en super forme et ce n’était pas si facile que ça. »

Et quand on évoque les France, où l’an passé elle prenait la 7e place, elle murmure : « C’est loin encore, tout dépendra de la forme du jour. Il faut être prête au bon moment. » Le bon moment c’était le jour pour Zaineb Zouihri, la cadette de Saint-Berthevin, qui comble sa déception d’une 2e place aux Départementaux : « Ça m’a boosté je pense, comme une revanche. Après, il fallait maîtriser la course et accélérer au bon moment… » Une course parfaitement gérée et un titre pour récompense !

1, 2, 3, 5, 7. Essaid, Abdelmoula, Hatton, Paillat et Petit. Ces 5 garçons de l’Entente Angevine Athlétisme ont très largement dominé le cross court et rappelé à tout le monde que le cross court est depuis toujours une marque de fabrique du 49, tant au féminin qu’au masculin.

Les Cosson, Pujol, Denéchere, Renaud et Paillat (le dernier « survivant ») ont trouvé leurs héritiers et la démonstration de force sur le difficile parcours de l’hippodrome de Saint-Pierre-La-Cour, en Mayenne, peut laisser entrevoir de très belles choses par équipe aux Inters dans trois semaines du côté de Lignères-en-Berry, et surtout dans six semaines au Mans.

Le grand chelem de Guillard

Le Mans, à une centaine de kilomètres de là et pourtant dans les esprits de tout le monde. Déjà. Et pas seulement parce que les trois premiers de chaque catégorie sont directement qualifiés pour les France - une mesure initiée par la FFA depuis l’an passé pour tenter de relancer l’intérêt des championnats régionaux (tout en organisant des stages en Afrique du Sud ou au Portugal en même temps…).

Pas pour Anthony Guillard, vainqueur exemplaire d’une course des As qu’il a dynamitée au bout de 300 mètres, sûr de sa force, et qui veut prendre le temps de savourer avant de se projeter : « C’est un jour rare où tout était réuni. J’avais des jambes de feu et je me suis retrouvé devant sans forcer. Au bout de 2’, j’ai regardé Nicolas Monnier (son coach) car ce n’est pas du tout dans mes habitudes de courir de la sorte. Mais j’étais tellement bien que j’ai continué à ma main ».

Une main qui allait le mener au titre As sur le long avec plus de 30 secondes d’avance sur son second, Sylvain Dodé. « Je suis vraiment très heureux car je réalise une sorte de grand chelem en ayant remporté un titre régional dans chaque catégorie depuis cadet, cross court inclus. Je ne serais jamais un champion, demain je retourne au boulot et ça ne changera pas la face du monde ce que j’ai fait aujourd’hui, mais je suis heureux de l’avoir fait ».

Et de se projeter, enfin, vers la suite : « Retrouver les gars de Free Run aux Inters, ça va être sympa et ça va me permettre de bien voir où j’en suis. Quant aux France, je vais viser une place dans les 25 ».

Giraud et Serbouti, seuls titres individuels masculins

Clément Giraud et Mohamed Serbouti, tous les deux d’Endurance 72 et champion juniors et masters visent un poil mieux au Mans : « J’avais fait 25e l’an passé alors je vais viser un top 15, analyse Clément. Mais il faudra avoir des meilleures jambes qu’aujourd’hui où j’ai vraiment dû attendre la dernière bosse pour retrouver des sensations » et placer une longue accélération imparable.

Quant à Momo, il ne déroge pas de son objectif : « Je courrais pour le titre. Aujourd’hui, je n’avais pas récupéré de mes deux courses du Ouest-France, mais je récupère le titre après 3 ans laissé à Sebastien Couton ».Un Couton de retour après quatre mois de coupure : « Je vais monter en puissance, mais de là à refaire 4e comme l’an passé, je ne suis pas sûr, ils sont de plus en plus forts les vétérans qui arrivent ».